#29 : Emploi : le secteur trop méconnu de l’#ESS.
L’économie sociale et solidaire rassemble les entreprises qui cherchent à concilier solidarité, performances économiques et utilité sociale. Acteur économique de poids, l’ESS représente 10 % du PIB et près de 14 % des emplois privés en France – 15% dans le Finistère, dont 11% dans les associations. Ce secteur compte environ 200 000 entreprises et structures, 2,38 millions de salariés et mobilise près de 12 millions de bénévoles. Les entreprises de l’ESS se mobilisent pour remettre l’humain au cœur de l’économie et répondre aux grands défis de la société : combat contre l’illettrisme et le décrochage scolaire, soutien à l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap, lutte contre l’exclusion et le chômage, développement de l’économie circulaire, promotion de l’économie du partage grâce au numérique… Le secteur recouvre une infinité de fonctions et de métiers : éducateur spécialisé, auxiliaire de puériculture, conseiller en économie sociale, aide-soignant, etc… Les formations à ces métiers existent, depuis le CAP (petite enfance…) jusqu’au master. En outre, à côté des métiers d’intervention, l’ESS mobilise de très nombreux acteurs dans les fonctions périphériques – gestion, logistique, communication, informatique….
Quelle est l’attractivité de l’ESS auprès des jeunes ? Je l’estime personnellement assez faible, et majoritairement liée aux entourages de ces jeunes (parents déjà dans l’ESS), voire à certaines expériences (stages, jobs d’été). Le secteur reconnaît d’ailleurs un manque de communication auprès des différents publics. Peu de quimpérois, par exemple, connaissent la Fondation Massé-Trévidy, qui emploie près de 1 200 salariés au sein de 35 établissements, dans le Finistère Sud. Combien de Finistériens peuvent dire quelle est l’activité de l’association Tour Ar c’Hoat, de Châteaulin, centre unique en France ? Réponse : accompagnement de près de 90 jeunes épileptiques, avec un effectif de près de 50 personnes. L’ESS connaît des difficultés de recrutement, alors même qu’il s’agit d’un secteur dont les effectifs sont et vont être en croissance, dans le futur. Notons enfin une forte progression de la féminisation des métiers de l’ESS.
Quid des programmes de SES des lycées : une toute petite mention de l’ESS dans le tronc commun de 2nde, et rien dans les programmes de spécialité de 1ère et de terminale ! Beaucoup de théorie, peu d’applications pratiques ; il faut se rabattre sur le Bac technologique ST2S pour trouver une bonne correspondance avec le secteur de l’ESS, mais cette série n’attire que près de 7% des effectifs des lycées G&T, et dont une grande partie a pour projet des métiers classiques du soin – infirmier en majorité. En fait, il semble aussi compliqué de promouvoir auprès des collégiens, les métiers de l’ESS, que ceux de l’industrie. Comment faire mieux ?