💡 La revue du mercredi par Daniel SOMMER notre expert AJE Finistùre Association Jeunesse Entreprises

You are currently viewing 💡 La revue du mercredi par Daniel SOMMER notre expert AJE Finistùre Association Jeunesse Entreprises


#37 : Parcoursup pour les nuls – partie 2 / 2

AprÚs avoir présenté briÚvement parcoursup.fr, la semaine passée, voici mon analyse du dispositif.
Tout d’abord, il faut tordre le cou Ă  une idĂ©e reçue : parcoursup ne sĂ©lectionne pas les candidats !
In fine, il y a toujours les enseignants du supĂ©rieur qui examinent les dossiers, et qui se demandent si le candidat dont ils dĂ©couvrent le dossier (sur Ă©cran) va pouvoir ĂȘtre un Ă©tudiant compĂ©tent et motivĂ©. Pour un BUT TC, par exemple, avec environ 2 400 candidats pour 140 places, la formation, affiche clairement sur le site ses critĂšres de sĂ©lection, et effectue un prĂ© tri algorithmique des dossiers, pour n’en conserver qu’environ 50%.
Ceux-ci sont examinĂ©s dans le dĂ©tail par les enseignants du BUT, qui doivent donc en traiter de l’ordre de 80 Ă  120, selon les cas. Cet examen aboutit Ă  un classement des 1 200 dossiers prĂ©sĂ©lectionnĂ©s.
A l’analyse, ce systĂšme me semble Ă  la fois prĂ©cis, efficace et objectif. Il est bien entendu indispensable pour les formations sĂ©lectives, mais il n’est qu’optionnel pour les formations universitaires, qui sont, en principe, non sĂ©lectives. Je dis « en principe », car, d’une part, face aux afflux de candidats pour certaines formations – Droit, Psychologie, STAPS (3 000 vƓux pour 440 places, Ă  Brest
) -, les universitĂ©s ont pris le parti de sectoriser leurs Ă©tudiants, d’autre part, parce que, se sont ouvertes des doubles licences – Droit + Histoire, Gestion + Anglais, Sciences + Innovation, STAPS + Psychologie
 -, oĂč il est admis (lĂ©gal ?) de sĂ©lectionner.
Alors, pourquoi donc parcoursup est-il autant critiqué ? Certains (politiques
) parlent mĂȘme de le « supprimer » !
A mon sens, le dispositif est le rĂ©ceptacle des frustrations des candidats qui ne sont pas reçus lĂ  oĂč ils le souhaitent, ce qui revient Ă  constater que l’idĂ©ologie de « les Ă©tudes supĂ©rieures pour tous » est encore trĂšs vivace dans notre sociĂ©té : « je suis titulaire du bac (presque tout le monde
), donc j’ai le « droit » de faire les Ă©tudes supĂ©rieures, de mon choix ». Et poser la question de : « le candidat est-il compĂ©tent et motivĂ©, pour les rĂ©ussir » devient donc sans objet.
L’efficacitĂ© de parcoursup est surtout trĂšs largement compromise par les failles de l’aide Ă  l’orientation dans le secondaire, soulignĂ©es par de multiples rapports. Les taux d’échecs en 1Ăšre annĂ©e post Bac, de 5% en prĂ©pa Ă  50% en licence, ne sont donc pas Ă  relier Ă  parcoursup, mais bien Ă  la modestie des moyens dont disposent les lycĂ©es, pour faire rĂ©flĂ©chir leurs Ă©lĂšves de façon approfondie sur leur avenir. Quand on interroge des Ă©lĂšves de terminale, ils rĂ©pondent majoritairement : « je vais m’inscrire dans telle ou telle formation », et quand on leur demande « pour quoi faire ? », ils ont souvent beaucoup de mal Ă  rĂ©pondre.
En conclusion, je fais le pari que personne ne supprimera parcoursup.fr !
#parcoursup #orientation