#37 : Parcoursup pour les nuls â partie 2 / 2
AprÚs avoir présenté briÚvement parcoursup.fr, la semaine passée, voici mon analyse du dispositif.
Tout dâabord, il faut tordre le cou Ă une idĂ©e reçue : parcoursup ne sĂ©lectionne pas les candidats !
In fine, il y a toujours les enseignants du supĂ©rieur qui examinent les dossiers, et qui se demandent si le candidat dont ils dĂ©couvrent le dossier (sur Ă©cran) va pouvoir ĂȘtre un Ă©tudiant compĂ©tent et motivĂ©. Pour un BUT TC, par exemple, avec environ 2 400 candidats pour 140 places, la formation, affiche clairement sur le site ses critĂšres de sĂ©lection, et effectue un prĂ© tri algorithmique des dossiers, pour nâen conserver quâenviron 50%.
Ceux-ci sont examinĂ©s dans le dĂ©tail par les enseignants du BUT, qui doivent donc en traiter de lâordre de 80 Ă 120, selon les cas. Cet examen aboutit Ă un classement des 1 200 dossiers prĂ©sĂ©lectionnĂ©s.
A lâanalyse, ce systĂšme me semble Ă la fois prĂ©cis, efficace et objectif. Il est bien entendu indispensable pour les formations sĂ©lectives, mais il nâest quâoptionnel pour les formations universitaires, qui sont, en principe, non sĂ©lectives. Je dis « en principe », car, dâune part, face aux afflux de candidats pour certaines formations â Droit, Psychologie, STAPS (3 000 vĆux pour 440 places, Ă BrestâŠ) -, les universitĂ©s ont pris le parti de sectoriser leurs Ă©tudiants, dâautre part, parce que, se sont ouvertes des doubles licences – Droit + Histoire, Gestion + Anglais, Sciences + Innovation, STAPS + Psychologie⊠-, oĂč il est admis (lĂ©gal ?) de sĂ©lectionner.
Alors, pourquoi donc parcoursup est-il autant critiquĂ©Â ? Certains (politiquesâŠ) parlent mĂȘme de le « supprimer » !
A mon sens, le dispositif est le rĂ©ceptacle des frustrations des candidats qui ne sont pas reçus lĂ oĂč ils le souhaitent, ce qui revient Ă constater que lâidĂ©ologie de « les Ă©tudes supĂ©rieures pour tous » est encore trĂšs vivace dans notre sociĂ©tĂ©Â : « je suis titulaire du bac (presque tout le mondeâŠ), donc jâai le « droit » de faire les Ă©tudes supĂ©rieures, de mon choix ». Et poser la question de : « le candidat est-il compĂ©tent et motivĂ©, pour les rĂ©ussir » devient donc sans objet.
L’efficacitĂ© de parcoursup est surtout trĂšs largement compromise par les failles de lâaide Ă lâorientation dans le secondaire, soulignĂ©es par de multiples rapports. Les taux dâĂ©checs en 1Ăšre annĂ©e post Bac, de 5% en prĂ©pa Ă 50% en licence, ne sont donc pas Ă relier Ă parcoursup, mais bien Ă la modestie des moyens dont disposent les lycĂ©es, pour faire rĂ©flĂ©chir leurs Ă©lĂšves de façon approfondie sur leur avenir. Quand on interroge des Ă©lĂšves de terminale, ils rĂ©pondent majoritairement : « je vais mâinscrire dans telle ou telle formation », et quand on leur demande « pour quoi faire ? », ils ont souvent beaucoup de mal Ă rĂ©pondre.
En conclusion, je fais le pari que personne ne supprimera parcoursup.fr !
#parcoursup #orientation
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