#22 Intelligence Artificielle : quels effets sur la pédagogie ?

Jeudi 15 février, je suis de jury pour un concours d’éloquence, réunissant onze élèves de 1ère et de terminale, invités à commenter en dix minutes une citation de Stephen Hawkins (2014) « Créer l’intelligence artificielle serait le plus grand événement de l’histoire de l’humanité. Malheureusement, ce pourrait aussi être le dernier, à moins que nous découvrions comment éviter les risques ».
Au-delà du vif plaisir de découvrir tous ces jeunes talents, volontaires et en situation d’acteurs, les différents exposés ont éveillé en moi plusieurs pistes de réflexion, et en particulier celle du rôle d’un enseignant en 2024.
En réponse à une question du jury, plusieurs jeunes ont expliqué avoir déjà utilisé de l’IA « générative » (Chat GPT, DALL-E) pour produire des devoirs, en particulier des commentaires de textes pour un cours de français. « J’ai eu une bonne note… », a ainsi avoué une jeune fille !
Alors, certes, depuis l’avènement de l’informatique, d’internet, du smartphone, le métier d’enseigner a déjà notablement évolué, même si le cours magistral reste encore largement dominant. Mais il faut aussi reconnaître que de nombreuses initiatives se sont développées dans les écoles, à l’initiative des enseignants eux-mêmes. On peut citer la démarche de la « classe inversée » qui consiste à voir le cours à la maison, puis à faire les exercices en classe, en petits groupes, ou encore l’existence de chaînes YouTube et de tutos, par exemple celle de Yvan MONKA, largement utilisée par des enseignants en mathématiques. Mais le « mammouth » de l’Éducation Nationale reste très difficile à bouger ! Citons cependant la démarche impulsée par le haut, des EPI dans les collèges il y a une dizaine d’années, ainsi que le développement Réseau Canopé, producteur d’outils pédagogiques innovants pour les enseignants.
Les élèves d’aujourd’hui sont de moins en moins attentifs, en cours classiques, mais les mettre en action, sur les travaux de groupe, des projets spécifiques, est nettement plus efficace. Cela permet de leur montrer à quoi peuvent servir les enseignements qu’on leur propose. Le même constat est d’ailleurs effectué dans les formations supérieures, où, dans les écoles de management, les étudiants passent de moins en moins de temps en cours magistral, et de plus en plus dans des engagements associatifs divers et variés. On lira à ce sujet un article du du 16/02/204, titré « Écoles de commerce : les associations, cœur battant de la vie étudiante », et sous-titré : « Sport, art, humanitaire… S’investir dans un projet collectif apporte savoir-faire et réseau. Et permet de mettre en pratique les apprentissages ».
A méditer pour tous ceux qui font œuvre de pédagogie ? Et quels impacts l’IA génère-t-elle pour chaque professeur ?

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