#17 Le smartphone : miracle ou calamité ?

Mes activités de bénévole me conduisent régulièrement à traverser des couloirs de lycées, à chaque fois, je suis navré de voir presque tous les élèves plongés dans leurs petits écrans, souvent seuls, parfois en petits groupes, et qui ne lèvent pas la tête quand je passe… Dans ma vie personnelle, il devient de plus en plus compliqué de proposer de partager un repas, sans qu’aucun hashtag#smartphone ne soit déposé sur la table…
Je suis d’une génération qui a appris à l’école avec du papier et des stylos. Et qui, depuis, a suivi avec beaucoup d’attention l’arrivée de l’informatique, puis les formidables développements du numérique, télécommunications et internet inclus. Depuis l’irruption du smartphone, en 2007, les innovations se sont succédées : haut, puis très haut débit, forte croissance des capacités de photographie, puis de vidéo, connexions faciles et universelles… Bref, le monde (développé) entier est dopé au petit écran : plus de 5 milliards d’individus l’utilisent, soit les deux tiers de l’humanité. Cette explosion a accompagné la généralisation d’internet, lequel est désormais beaucoup plus consulté sur petit que sur grand écran.
Ces écrans, de plus en plus de littératures viennent les analyser et les commenter : les ouvrages de Bruno Patino, par exemple : « La civilisation du poisson rouge : petit traité sur le marché de l’attention » (2019), ou « Submersion numérique » (2023), ou le tout récent « Pourquoi vos enfants devraient vite quitter les réseaux sociaux », de Jacques Henno. La presse s’y met aussi : Ouest France, par exemple, avec un numéro spécial (décembre 2023) « Les écrans, amis ou ennemis ? », ou Les Echos du 12/01/2024 : « Santé mentale des plus jeunes : les réseaux sociaux sur le banc des accusés ».
Le constat est très simple : nous sommes tous devenus accros aux écrans. Nous, les adultes, mais surtout les jeunes, pour lesquels l’obtention du 1er smartphone – 11 ans, 12, voire 10 ou 9 ans ! – est devenu un rituel, une ardente obligation. L’addiction aux écrans est devenue telle, que se sont développés des centres ou des parcours de désintoxication, où l’on voit désormais des enfants de trois ans !
Le problème de l’hashtag#addiction aux écrans pour un adolescent, est que cela contrarie, cela handicape clairement son développement, ses apprentissages, ses résultats scolaires. Nombreux sont ceux qui pensent que la baisse des résultats scolaires est directement liée aux effets néfastes des écrans : perte de concentration, réduction des capacités de réflexion et de projection dans l’avenir, harcèlement…
Une idée parmi d’autres : les établissements d’enseignement pourraient mettre en place des campagnes d’information et de désaccoutumance aux écrans, à leur contrôle, à leur bon usage. Ce que l’on a su faire par le passé pour le tabac, par exemple.
Les écrans et les ados, Une question essentielle ?