#9 𝙄𝙣𝙣𝙤𝙫𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙚𝙩 𝙥𝙚𝙧𝙛𝙤𝙧𝙢𝙖𝙣𝙘𝙚𝙨 𝙚𝙙𝙪𝙘𝙖𝙩𝙞𝙫𝙚𝙨 𝙛𝙧𝙖𝙣𝙘𝙖𝙞𝙨𝙚𝙨
Un extrait des Echos du 30/10/2023 a attiré notre attention : « Pour Xavier Jaravel, professeur à la London School of Economics, « la France souffre d’un retard éducatif ahurissant » qui lui coûte cher en termes d’innovation et de croissance. Les politiques publiques peuvent permettre de redresser le tir, estime-t-il. Une thèse qu’il défend dans « Marie Curie habite dans le Morbihan », un essai à paraître le 03 novembre ». De quel « retard éducatif » parle-t-il ?
L’innovation est, à la fois, le marqueur de notre société, mais aussi une condition essentielle au bon fonctionnement des entreprises, des associations, des administrations.
Mais où et comment apprend-on à innover ?
A l’université ? De nombreux dispositifs s’y sont développés, depuis la fin des années 90. On peut citer : le statut étudiant-entrepreneur, le dispositif Pépite, les incubateurs de projets, les challenges divers, les options de formation « entrepreneuriat » (en master), etc… L’un des facteurs ayant contribué à cet essor est la concurrence entre les différentes structures, ainsi que la grande liberté pédagogique dont elles disposent.
Qu’en est-il à l’école, dans le secondaire ? Une fois établi le constat qu’il n’y existe pas de réelle liberté pédagogique dans les programmes, pas plus que de vraie concurrence entre les établissements, on comprend pourquoi les rares initiatives sont condamnées à rester très limitées, en volume d’élèves concernés.
Pourquoi n’entraîne-t-on pas les jeunes à innover ? En fait, l’innovation n’est pas au programme de l’Education Nationale ! L’innovation pédagogique existe, certes, mais pour les (seuls) enseignants, et si l’on peut trouver ici ou là des marges de créativité pour les élèves, elles restent très limitées – le « chef d’œuvre pour les bacheliers pro., quelques options en classe de seconde, les programmes de STI2D… et les Escales AJE !
On citera, enfin et surtout, les challenges de création d’entreprise que sont les minis entreprises, de l’association EpA, et le dispositif « Une Entreprise Dans Votre Lycée », de l’E.N., très intéressants mais qui ne concernent que très peu d’élèves (à peu près 0,5% des élèves concernés).
Pour parrainer régulièrement des équipes engagées, et avoir participé à des concours régionaux, je peux en dire que :
– Les jeunes engagés sont très motivés, et ils grandissent plus rapidement – travail en équipe, gestion de projet, créativité, communication (dont le « pitch »…)
– Les enseignants qui les accompagnent sont tout autant motivés !
– Mais ils ont beaucoup de mal à dégager du temps, car ces projets sont toujours à mener en dehors du programme scolaire, et des emplois du temps très contraints …
Je conserve, en tant que parrain ou jury, des souvenirs formidables, notamment des journées de finales régionales #AJE29