#13 𝘼𝙩𝙩𝙧𝙖𝙘𝙩𝙞𝙫𝙞𝙩é 𝙙𝙚𝙨 𝙢𝙚𝙩𝙞𝙚𝙧𝙨 𝙖𝙪𝙥𝙧è𝙨 𝙙𝙚𝙨 𝙟𝙚𝙪𝙣𝙚𝙨
L’un des piliers fondateurs d’AJE est bien entendu la découverte des métiers. Depuis très longtemps, l’association plaide inlassablement pour parler, promouvoir, auprès des jeunes des secteurs et métiers, dans leur ensemble et particulièrement de ceux les moins connus.
J’ai ainsi toujours entendu parler de problèmes d’emploi dans l’industrie, le BTP, les services à la personne, le numérique… Avons-nous contribué à améliorer les choses ?
Difficile à dire ! Non seulement ces secteurs sont toujours en pénurie de candidats, mais ils ont été rejoints par d’autres où l’on manque de bras et de cerveaux : la gestion, la santé, l’enseignement, la logistique, la restauration…
J’ai tenté, dans mon post n°7 du 25/10, de présenter l’une des causes majeures de ce constat : le déséquilibre démographique entre les sorties et les entrées sur le marché du travail.
Il y a toutefois, une autre explication, qui m’est apparue très clairement lors de la conférence de Jean-Marc Jancovici, le 04/11 à Carhaix :
L’association « The Shift Project » a publié en 2022 une étude « Le Plan de Transformation de l’Économie Française », étudiant les évolutions souhaitables pour réduire les émissions de CO² de 5% par an, d’ici à 2050.
Dans les conclusions, sont pointées les évolutions très significatives en matière d’emploi : un million d’emplois en moins (automobile, aviation, tertiaire, tourisme, …), un million d’emploi en plus (construction, transports, agriculture, énergie, etc).
Dans les questions posées, j’ai été marqué par une institutrice, qui pointait que : « nous allons avoir besoin de travailleurs manuels…je me rends compte, depuis 20 ans…ces travailleurs manuels, ils n’appartiennent pas à l’imaginaire de nos enfants et de nos jeunes…c’est catastrophique…il y a une véritable dichotomie entre les gamins qu’on forme…qui fantasment sur des métiers qui n’existeront plus…et qu’on arrive pas à orienter vers des métiers dont on aura franchement besoin…j’espère que dans le PTEF il y aura un appel aux mains, et qu’on arrivera à convaincre nos jeunes que leur place n’est pas derrière des écrans, mais sur des terrains, dans des forêts, et à construire des maisons, sur des métiers qui nourrissent… ».
Le conférencier, sans avoir de réponse « martingale » à apporter, soulignait que « …on a un système scolaire…qui fait de très bonnes élites, en maltraitant tous les autres… Ne serait-ce que le discours (si tu réussis tu iras à l’université) c’est déjà un discours de dévalorisation des travaux manuels… qui n’existe pas dans d’autres pays, la Suisse ou l’Allemagne… mais, bonne nouvelle, le discours sur l’apprentissage est en train de changer ».
Il me semble qu’il y a là une problématique essentielle, dont AJE pourrait s’emparer.