#27 : Les savoirs-ĂȘtre : et les jeunes ?
Le 3 avril dernier, organisation par AJE 29, Ă Quimper, dâun « mercredi de lâentreprise », consacrĂ© aux «#softskills », autrement dit savoirs-ĂȘtre (S-E), rĂ©unissant des enseignants et des managers dâentreprise.
Commençons par rappeler la dĂ©finition des S-E : il sâagit de compĂ©tences, de natures comportementale et sociale, qui sâajoutent aux savoirs â jâai appris par cĆur (le plan comptable, par ex.), et aux savoir-faire (je sais passer une Ă©criture comptableâŠ). Les S-E sont nombreux et diversifiĂ©s â un test via ChatGPT vous en donne une liste de vingt items⊠(Tentez lâexpĂ©rience !)
Une premiĂšre remarque : je ne vois pas en quoi les S-E sont « douces » – soft ? Pour une fois, gardons la dĂ©nomination française qui me semble parfaitement adaptĂ©e !
Ensuite, il est important de rappeler que les compĂ©tences sont centrales dans le fonctionnement des organisations â fiches de poste, offres dâemploi, rĂ©fĂ©rentiels de mĂ©tiers, etc. Et, surtout, on observe la part croissante prise par les S-E, depuis 30, 40 voire 50 ans, par rapport aux savoirs et savoir-faire. Mais, lĂ , commencent les difficultĂ©s, les plus importantes Ă©tant :
–      Comment les mesure-t-on, comment les Ă©value-t-on ?
–      Comment dĂ©veloppe-t-on des (ses) S-E ?
Ăvaluer le niveau dâun S-E est ardu ! Comment Ă©valuer le degrĂ© dâautonomie, dâadaptabilitĂ©, dâempathie ? Pour les savoirs faire, nous avons des outils â PIX pour lâinformatique, niveaux A, B et C pour les langues (ou TOEIC et TOEFL), par exemple, mais pour les S-E il faut se contenter des (multiples) tests psychotechniques existants, aucun nâĂ©tant reconnu officiellement â Ă ma connaissance. Dans le recrutement, les mĂ©thodes les plus courantes tournent autour des mises en situation, par exemple avec des entretiens de sĂ©lection collectifs, en groupe de candidats. Des exemples : IKEA, Airbus, LâOrĂ©al, Amazon, DĂ©cathlonâŠ.
DĂ©velopper ses S-E est encore plus compliqué ! Il sâagit de travailler sur sa personnalitĂ©, ses comportements, au-delĂ de lâĂ©ternel dĂ©bat sur lâinnĂ© et lâacquis. Distinguons, comme pour la RSE (post n° 26), lâenseignement supĂ©rieur, lequel a bien pris conscience des attentes du monde professionnel, et dont les programmes comprennent de plus en plus de dispositifs de mises en situation. Stages, travaux en groupe, investissement dans des projets associatifs, notamment, sont organisĂ©s pour offrir aux Ă©tudiants des opportunitĂ©s de dĂ©velopper leurs S-E. Et lâĂ©cole, que fait-elle ?
Au-delĂ du constat que les S-E ne font pas partie des programmes (officiels) du secondaire, et encore moins des rĂ©fĂ©rentiels dâĂ©valuation des Ă©lĂšves, on peut noter que sont, Ă lâoccasion (stages, CV, entretiens annuelsâŠ), mentionnĂ©es leurs qualitĂ©s. Mais il demeure un Ă©cart trĂšs important entre lâimportance professionnelle des S-E, et la faible place quâelles occupent au sein de lâĂ©cole. A mĂ©diter ?
đĄ La revue du mercredi par Daniel SOMMER notre expert AJE FinistĂšre Association Jeunesse Entreprises
